Durabilité, Changement climatique, Résilience. Voici 3 axes sur lesquels l’appellation Luberon travaille depuis de nombreuses années. Située dans une zone d’altitude (jusqu’à 1 100 mètres), entre les vallées de la Durance et du Cavalon, l’appellation bénéficie de l’air frais venant des Alpes. Le Luberon a su s’adapter à sa topographie montagneuse, avec une longue tradition de polyculture. Mais ce microclimat unique est pourtant lui aussi bouleversé par le réchauffement climatique.
Des changements climatiques notables
En 30 ans, la température moyenne entre le débourrement et la récolte a augmenté de 1,5 degré, avec une diminution de 100 mm de précipitations. « Les maturités sont avancées. On récolte désormais début septembre, voire fin août, alors que c’était mi-septembre auparavant »,explique Joël Bouscarle, président de l’appellation. « Ces évolutions nécessitent une réflexion profonde sur l’avenir ».
La force du collectif
Nathalie Archaimbault, Directrice de l’ODG, souligne : « Notre mission au syndicat implique une vision commune de l’appellation, mais nous comptons beaucoup d’opérateurs très différents. Nous travaillons sur l’intelligence collective pour partager une vision et aller tous dans la même direction ». La directrice rappelle que ce travail de cohésion et ces initiatives sont engagées depuis longtemps. En effet, l’AOC Luberon fut une des 1ères appellation à adhérer au label Vignerons Engagés Valentine Tardieu, vigneronne au château La Verrerie précise : « Nous ne sommes pas concurrents mais partenaires ! J’ai un amour pour le Luberon et nous en sommes les architectes ».
L’Erasmus de la viticulture
L’AOC Luberon s’inscrit également dans une dynamique d’échanges internationaux. Le projet Green Vinum a permis d’organiser deux voyages d’étude en Grèce, un pays aux conditions climatiques extrêmes, similaires à celles que pourrait connaître le Luberon. Romain Dol, vigneron au domaine Le Novi, explique : « Confronter nos problématiques avec d’autres pays nous permet d’avancer ensemble. Notre force, c’est la diversité de nos cépages et l’assemblage, qui sont des clés face au changement climatique ».
Un avenir basé sur l’innovation et la solidarité
Avec des initiatives comme l’ajout de nouveaux cépages dans le cadre du projet VIFA, l’AOC Luberon montre sa volonté d’adaptation face aux changements climatiques. Joël Bouscarle conclut : « Ce qui nous guide, c’est la résilience, et remettre l’humain au cœur des échanges pour que le Luberon reste une terre d’émulation ».
Isabelle Gibier