Un petit nouveau est venu s’ajouter à la liste des domaines installés sur l’appellation Crozes-Hermitage. Retour sur le récit de Sébastien Michelas, un acteur déjà bien connu de la région qui a décidé de se lancer dans une nouvelle aventure viticole. Des changements climatiques notables
Repartir de zéro
Fonder son propre domaine après vingt ans d’expérience en tant que chef de culture et de cave au sein d’un établissement familial, voilà un défi de taille. C’est le challenge que Sébastien Michelas a décidé de relever en 2023 suite à la vente de la propriété tenue par ses trois sœurs et lui-même. Ce choix n’est pas seulement un nouveau départ professionnel, c’est aussi un projet réfléchi en famille. Sébastien explique : « C’est avant tout la création d’un héritage pour mes deux fils qui ont exprimé l’envie de travailler dans le secteur du vin ». C’est dans cette perspective de pérennité que le Domaine Sébastien Michelas a vu le jour. Comme une nouvelle page à écrire, sans effacer l’expérience passée. Le vigneron continue d’ailleurs d’exercer des responsabilités au sein du Syndicat du Cru Crozes-Hermitage.
Les défis à relever quand on crée un domaine viticole
La création de l’identité de marque de l’entreprise a été l’un des premiers obstacles auxquels Sébastien Michelas a dû faire face. Ce processus va bien au-delà du choix d’un logo ou d’une palette de couleurs. Il s’agit de forger une image qui parle aux consommateurs, qui raconte une histoire et qui exprime la philosophie du domaine. « La réalisation de cette identité a pris des mois de travail et a demandé de nombreux aller-retours avec les professionnels. Nous devions aussi trouver un consensus avec mes fils ». La construction de la nouvelle cave est un autre défi majeur. À ce stade, les plans ont été dessinés. Mais les concrétiser implique une série d’étapes réglementées et souvent longues, comme l’obtention des permis. En attendant d’utiliser ses propres bâtiments, Sébastien a dû faire preuve de flexibilité. Il s’est installé temporairement chez une consœur vigneronne, Marion Chirouze. « L’accueil de Marion a été essentiel pour nous permettre de lancer notre premier millésime ». Cela montre combien la communauté viticole peut être soudée.
La biodiversité au cœur du projet
Créer son propre domaine est une source de stress et exige une remise en question constante, mais cela permet également de suivre ses convictions personnelles. Sébastien Michelas, qui est également Président de la commission biodiversité des Vignerons Indépendants, a par exemple décidé de placer la préservation de l’environnement au cœur de ses activités. « Ma démarche est profondément ancrée dans l’agroécologie et la volonté de protéger notre écosystème », explique-t-il. Les pratiques adoptées sur le domaine, comme l’utilisation d’engrais verts, le travail du sol, ou le paillage au lieu du fauchage, témoignent de cette orientation. Il façonne ainsi l’héritage qu’il entend laisser à ses fils, une entreprise où l’innovation se mêle au respect de l’environnement et des traditions viticoles de la région.
Cécile de Blauwe