[Beaumes de Venise] La passion d’un terroir

par | Jan 16, 2025 | Crus des Côtes du Rhône, Echo du vignoble | 0 commentaires

L’histoire des hommes se fond dans celle des territoires. Celle d’Alain Ignace, vigneron
à Beaumes de Venise, sera la première de cette rubrique « Mémoire ».

Retraité mais toujours exploitant, éloigné des responsabilités qu’il a pu exercer dans les instances viticoles et à la cave coopérative de Beaumes de Venise, devenue Balma Venitia, aujourd’hui regroupée avec Vacqueyras sous l’enseigne
Rhonéa, il vient de produire son 61è millésime.

Être vigneron est sa nature. Initié dès l’âge de 12 ans par son grand-père, entré dans la vie active à 15 ans, passion chevillée au corps pour le raisin, la vinification, les relations humaines, il ne s’est jamais considéré comme un syndicaliste, plutôt comme un économiste au sens du collectif bien ancré.

Il raconte le « Beaumes de Venise » d’avant, celui de la diversification maraichère et arboricole : pépinières, tomates, melons, fraises, raisins de table et de cuve… A cette époque, le secteur Carpentras – Aubignan – Sarrians – Caromb – Beaumes de Venise est dénommé « la capitale de la pépinière ». Tout le monde est pépiniériste, ou presque ! Son père vend au négoce, il est intéressé par le circuit court, soit la vente directe au viticulteur qui lui permet d’ajouter dans ses opérations de vente, des conseils personnalisés.

« Le vin se fait à la vigne » est déjà sa maxime.

Sa rencontre avec les frères Ott venus d’Alsace, à la recherche de plants de vigne pour leurs domaines provençaux, l’amène à découvrir « la viticulture puissance 10 ». Nous sommes fin 70 / début 80 ; la famille Ott et Casino, autre client de référence, privilégient la qualité au prix, une notion qui rejoint la sienne.

En 1982, la viticulture de précision qu’il a pratiquée jusqu’alors lui sert de pied d’appel pour intégrer le Conseil d’administration de la cave coopérative de Beaumes de Venise. Dès 1985, il arrête le maraîchage et la pépinière au moment où il devient vice-président, transforme ses terres en vignobles. Il est élu président en 1990. Pierre Meissonnier est président du Conservatoire des AOC de Beaumes de Venise.

Dans les années 90, les 4 terroirs distinctifs de l’appellation ainsi que leur potentiel sont déjà cernés. Trias, crétacé, jurassique, miocène : dès 1996, les analyses réalisées par le biais de fosses pédologiques permettent leur « mise en bouteilles ». Pour les professionnels responsables de la cave en plein essor, les vins de terroir constituent les fondamentaux de la viticulture.

En 1998, le dossier de demande d’accession en Cru pour les vins rouges est déposé ; il est validé en 2004. 2005 devient le 1er millésime produit et commercialisé. Le vin doux naturel de son côté est supervisé par un comité de produit. Alain Ignace, pour qui « La culture de la vigne est un art », aura œuvré pendant 28 ans pour la cave détentrice des Normes Iso 9002 et 14001, à présent entre les mains expertes de la Société Rhonea, sous la présidence de Claude Chabran.

Comme ailleurs en Côtes du Rhône, d’autres cultures en particulier arboricoles s’implantent aujourd’hui (pistachiers, grenadiers, amandiers). En matière de raisins de table, restent les muscats du Ventoux, seule AOC rouge en raisins en France.

Mais l’esprit collectif y domine toujours et l’entente semble parfaite avec la nouvelle génération. En conclusion, signe du bel optimisme d’Alain Ignace : « L’avenir s’annonce génial ! » ; ce que l’on est prêt à croire.

Catherine Giraud

Dans le secteur viticole, l’embauche de saisonniers est incontournable, notamment pendant les vendanges. Ce guide présente les principaux contrats, les formalités à respecter, les exonérations possibles et les particularités liées à l’embauche de travailleurs étrangers.

Contrats, obligations et outils pratiques

Le contrat saisonnier : un CDD adapté

Le contrat à durée déterminée (CDD) saisonnier, prévu par l’article L1242-2 du Code du travail, s’applique aux emplois liés aux saisons, comme les vendanges. Il ne concerne pas les surcroîts ponctuels d’activité.

👉 Un contrat saisonnier ne peut pas couvrir un besoin permanent de main-d’œuvre.

Clauses obligatoires

Un contrat saisonnier doit préciser :

  • le motif de recours (emploi saisonnier),

  • la date et l’heure d’embauche,

  • le lieu de travail,

  • la durée du contrat,

  • la période d’essai (si prévue),

  • l’emploi et les missions confiées,

  • la convention collective applicable,

  • la rémunération,

  • les coordonnées des organismes de retraite et prévoyance.

Deux formes existent :

  • Terme précis : fin prévue dès la signature,

  • Terme imprécis : fin indéterminée mais durée minimale obligatoire.

⚠️ Un CDD saisonnier sans écrit est automatiquement considéré comme un CDI.

Règles à retenir

  • Pas de délai de carence entre deux contrats saisonniers, même avec le même salarié.

  • La succession de contrats saisonniers n’entraîne pas une requalification en CDI si le salarié ne travaille pas toutes les saisons.

  • Le contrat doit être remis dans les deux jours ouvrables après l’embauche.

  • Pas d’indemnité de fin de contrat sauf accord collectif spécifique.

        Le Tesa : un outil simplifié

        Le Titre Emploi Simplifié Agricole (Tesa) permet de gérer en ligne les démarches liées à l’embauche et à la paie via le site de la MSA.

        Deux versions existent :

        • Tesa simplifié : pour contrats courts,

        • Tesa+ : pour CDD ou CDI classiques.

        Avec le Tesa, l’employeur peut :

        • déclarer l’embauche,

        • éditer le contrat,

        • générer les bulletins de paie,

        • produire les attestations de fin de contrat.

              Exonérations de charges sociales : le dispositif TO-DE

              Depuis le 1er mai 2024, l’exonération TO-DE s’applique jusqu’à 1,25 SMIC.

              Avantages :

              • exonération de certaines cotisations patronales (ASA, AF),

              • prise en charge partielle par la MSA,

              • cumul possible avec la déduction forfaitaire sur les heures supplémentaires.

              Durée maximale : 119 jours par salarié et par année civile.

              Complémentaire santé et saisonniers

              Les employeurs doivent proposer une complémentaire santé collective, sauf si :

              • le contrat dure 3 mois ou moins,

              • ou si le salarié travaille moins de 15 h/semaine.

              Le versement santé

              Si le salarié remplit les conditions, il peut demander une aide pour financer sa mutuelle individuelle. Elle doit être sollicitée le jour de l’embauche.

              Montant : participation de l’employeur à sa mutuelle, majorée de 25 %, avec un minimum de 15 €.

              Grille de salaires (au 1er mai 2025)

              Selon la Convention Collective Nationale de la Production Agricole et CUMA :

              Palier Coefficient d’emploi Taux horaire brut minimum
              1 9 à 11 11,88 €
              2 12 à 16 11,97 €
              3 17 à 24 12,14 €
              4 25 à 35 12,40 €
              5 36 à 51 12,93 €
              6 52 à 73 13,54 €
              7 74 à 104 14,33 €
              8 105 à 143 15,32 €
              9 144 à 196 16,58 €
              10 197 à 270 18,36 €
              11 271 à 399 20,90 €
              12 400 23,88 €

              Dérogations au temps de travail

              En période de vendanges, la durée maximale hebdomadaire (48 h) peut être dépassée sous accord de la Dreets. Le Syndicat des vignerons des Côtes du Rhône et les FDSEA ont effectué une demande conjointe pour l’ensemble de l’aire d’appellation.

              ⚠️ Sont exclus de cette dérogation : les jeunes de moins de 18 ans.

              Pour aller plus loin

              magazine juin Vigneron cotes du rhone

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