Les vignerons de Beaumes de Venise ont officiellement lancé les festivités des 100 ans de leurs appellations le 18 mars dernier, lors d’une conférence de presse au siège de l’ODG, un lieu chargé d’histoire. Jean-Paul Anrès, président du Syndicat de Beaumes de Venise, souligne : « Plus que des anniversaires, c’est l’occasion de mettre en lumière le travail passionné de nos vignerons. »
Une année de célébrations
En 2025, l’appellation a prévu un riche programme : dégustations grand public, collaborations avec des Chefs étoilés et une campagne numérique innovante pour valoriser la singularité des vins. Les traditionnels marché aux vins et Bodega du Muscat seront accompagnés de quatre soirées festives (24 mai à La Roque-Alric, 14 juin à uzette, 12 juillet à Lafare, 8 août à Beaumes de Venise).
Deux appellations, un terroir d’exception
Claude Chabran, président de la section Producteurs, retrace l’histoire et la singularité des deux AOC.
> Le Muscat de Beaumes de Venise, AOC depuis 1945, est un Vin Doux Naturel issu du muscat à petits grains. Son histoire remonte aux Grecs antiques, puis à la Papauté qui en faisait le “Muscat des Papes”. Ses arômes d’agrumes confits, fruits exotiques et fleurs blanches en font un vin d’exception.
> L’AOP Beaumes de Venise rouge, qui obtient son statut de Cru en 2005, est élaborée à partir de grenache, syrah et mourvèdre. Elle se distingue par des notes de garrigue et de fruits rouges, reflétant la diversité des terroirs.
Les deux vins naissent sur des sols variés allant des terres rouges du Trias aux terres blondes du Miocène, en passant par les terres grises du Jurassique et les terres blanches du Crétacé. Cette diversité géologique, couplée à des altitudes variant de 80 à 500 mètres, confère une fraîcheur et une complexité uniques aux vins.
Un engagement durable et un patrimoine préservé
Depuis 1992, l’appellation est classée Paysage en reconquête, et en 1998, une charte environnementale a été signée pour limiter les intrants et protéger l’eau. Aujourd’hui, ces engagements se poursuivent avec l’intégration de cépages résistants et des pratiques écoresponsables. « Il est primordial de protéger notre territoire et de le transmettre aux générations futures », rappelle Jean-Paul Anrès. Les jeunes vignerons, à l’image de Gaëtan Leydier (domaine de Durban) et Valentin Soard (domaine de Fenouillet) s’investissent activement dans cette transition. « Nous voulons célébrer notre terroir et la convivialité », affirment-ils. Avec leur dynamisme et l’innovation de l’équipe communicante, nul doute que Beaumes de Venise continuera de briller sur la scène viticole.
Isabelle Gibier