Les 12 et 13 mars derniers, la Cave de Tain a accueilli Les Rencontres du Vin de Demain. Un événement annuel organisé par les Vignerons Engagés, premier label RSE dédié à la filière viticole en France. Après avoir accueilli une précédente édition il y a dix ans, la coopérative de la Vallée du Rhône septentrionale retrouve cette année son rôle d’hôte. Avec 300 participants, 30 ateliers thématiques et 4 dégustations, ces deux jours ont permis d’aborder les enjeux liés à la transition écologique, la viabilité économique et le bien-être des acteurs de la filière.
Fédérer une filière en pleine mutation
Depuis 2010, l’association Vignerons en Développement Durable porte le label Vignerons Engagés. Elle réunit aujourd’hui 6000 vignerons et salariés et couvre 8 régions viticoles. Leurs Rencontres proposent un espace où les professionnels peuvent échanger sur les grands défis du secteur. Parmi les vignerons de la Vallée du Rhône présents cette année, on retrouve : la cave Jaillance, la Cave de Tain, Rhonéa, Les Vignerons de Tavel et Lirac, le Château la Nerthe, Les Vignerons du Mont Ventoux, le Cercle des vignerons du Rhône, la Famille Ravoire et
Les Vignerons Créateurs. « Cet événement permet de mesurer la force de la filière, de partager ses bonnes pratiques et de se retrouver ensemble dans une bonne entente », souligne Iris Borrut, directrice des Vignerons Engagés. « C’est un temps pour s’inspirer, s’interroger, prendre du recul et pour essayer de dessiner les contours d’une filière plus créative et alignée avec les limites planétaires » ajoute-t-elle.
Des thématiques inédites et des solutions concrètes
Dès l’ouverture de l’événement, Matthieu Dardaillon a posé les bases en apportant des outils concrets pour évoluer dans un monde en pleine mutation, marqué par des incertitudes économiques, des tensions géopolitiques et une crise écologique. Il a invité les participants à prendre du recul et à retrouver du sens et de la clarté, aussi bien à l’échelle individuelle que collective. Son intervention a naturellement fait émerger un fil rouge pour ces deux jours : “cultiver la joie”, une approche qui s’est imposée comme une évidence pour tous. Dans cette logique d’exploration et de remise en question, les Rencontres du Vin de Demain se veulent aussi un espace d’échange autour d’une large diversité de sujets. Parmi eux : l’œnotourisme inclusif, avec la question de l’adaptation aux personnes en situation de handicap, le Biochar, envisagé comme une solution d’adaptation à la sécheresse ou encore les équilibres économiques au vignoble et leur impact environnemental. « Apporter des solutions et des pistes d’actions est
une véritable bouffée d’air pour les participants », souligne Iris Borrut.
Santé mentale : une prise de conscience
Si les enjeux économiques et environnementaux restent centraux pour la filière, un autre sujet prend une place de plus en plus importante : la santé mentale. La forte affluence à certains ateliers en témoigne : “Ni hérisson, ni paillasson : affirmez votre leadership avec assertivité” et “Construire ma boussole professionnelle : comment identifier mes besoins prioritaires ?” ont affiché complet en un temps record, signe d’un besoin croissant d’accompagnement sur ces problématiques. Face à cet enjeu, Vignerons Engagés a d’ailleurs mis en place une formation spécifique en Premier Secours en Santé Mentale (PSSM). Elle vise à détecter les signes de détresse psychologique et à orienter les personnes concernées vers des professionnels compétents. Au-delà des thématiques abordées, c’est un autre constat qui s’impose après ces deux jours d’échanges : l’importance de créer du lien. Un sentiment partagé par les participants, dont les témoignages sont unanimes. En réunissant des vignerons engagés de toute la France à Tain l’Hermitage, ces Rencontres illustrent plus que jamais la nécessité de repenser collectivement l’avenir de la filière face aux défis du XXIe siècle.
Cécile de Blauwe